Les stages de Maître Tamura, la fièvre de l'entraînement et les frères d'arme
Publié le 31 Décembre 2016
La fin d’année approche, les fêtes se préparent, les retrouvailles s’organisent. Période propice aux retours en arrière les plus divers, sur l’année passée, la jeunesse, “le bon vieux temps” et tous les souvenirs bons et mauvais qui ont fait notre histoire.
Je n’échappe pas à la règle et j’ai même eu la chance de bénéficier de quelques jours avec mes plus proches et plus anciens amis et camarades de dojo Léo, Tanguy et Julien. 4 jours épuisants partagés dans la fièvre de l’entraînement.
Quelques semaines plus tôt à Brest à l’occasion du stage que nous faisions chez Tanguy, nous nous sommes rappelés comment il y a presque 20 ans, nous traversions la France entière presque chaque mois pour aller faire un stage avec Maître Tamura.
3 cours de 3 heures durant le week-end.
Parce que nous avions de la chance, nous pouvions recevoir une correction par cours, peut-être 3 corrections durant tout le week-end et si jamais nous étions corrigés plus d’une fois par cours, c’était l’eldorado. Mais chacune de ces corrections restait gravée dans le marbre.
Nous étions prêts à traverser la France et pratiquer 9 heures pendant 2 jours et étions heureux de n’être corrigés ne serait-ce que 3 fois, une fois toutes les 3 heures. Parce que nous avions la chance d’être corrigés et que la plupart des 200 à 300 personnes qui venaient s’entraîner n’étaient pas corrigées une seule fois.
Inutile de dire que Tanguy, Julien, Léo et moi avions les yeux grand ouvert et que nous ne perdions pas une miette de ce que pouvait montrer Maître Tamura. Parce de toutes façons, il ne disait presque rien. Même avant sa disparition, nous étions livrés à nous-même, devant l’abîme qui nous séparait. Si cela pouvait être déconcertant, je crois que c’est aussi de là qu’est née notre fièvre. Comment faisait-il? Cela semblait pourtant si simple à le voir bouger. Pourtant, donnant le meilleur de nous-même, nous ne parvenions pas la plupart du temps à saisir ses mouvements. Mais cette volonté de saisir ses mouvements et de parvenir à reproduire ses techniques, c’est aussi cela qui a été forgé durant cette période. Cette volonté implacable d’avancer coûte que coûte est je crois ce qui nous caractérise et nous unit le plus.
C’est à force de sueur et d’acharnement et de maux de tête, nous parvenions à avancer et quand je repense à cette période insouciante, je vois toujours en image le sourire amusé et le regard pénétrant que Maître Tamura pouvait avoir lorsqu’il nous enseignait. Un sourire de chat et un regard d’aigle qui devaient signifier quelque chose comme: “Quand vous aurez enfin cessé de regarder mon doigt, vous pourrez voir la lune.”. Et je souris moi aussi.
Je vous souhaite à tous de vous forger de tels amis avec lesquels vous puissiez partager votre fièvre et vos souvenirs.
Merci Sensei,
Bonne année 2017 à tous,
Issei