Paris, Tokyo, St-Denis, terres d'accueil
Publié le 3 Juillet 2014
Il y a quelques années, ma carte d’identité arrivant à terme, je suis allé à la Préfecture de Police de Paris pour remplir les formalités de renouvellement. A ma grande surprise, je me suis vu demander un certificat de nationalité française alors que j’avais entre les mains les divers papiers requis ainsi que mon ancienne carte d’identité, mon attestation d’appel à la défense et ma carte d’électeur. Je devais également avoir mon passeport à la maison. Né en France de parents nés à l’étranger mais de mère française, scolarisé en France, etc, j’ai ce jour-là été frappé au coeur et suis rentré chez moi, déboussolé et sans accomplir aucune démarche.
D’autant plus que je me souvenais clairement lorsque je suis parti au Japon à mes 18 ans y avoir ressenti toute l’étendue de mon appartenance à la culture française, et dont je ne m’étais évidemment jamais rendu compte auparavant. Même si j’étais pour moitié japonais par mon sang, je n’y avais encore jamais mis les pieds et je ne connaissais rien au pays. J’avais du aller de l’autre côté du globe en apprendre plus sur le Japon mais surtout sur moi-même.
Quand je suis allé faire mes formalités de visa long séjour en tant que descendant de japonais, j’ai eu la surprise d’entendre que je n’avais pas besoin de visa mais que je devais aller à la mairie me faire faire un passeport japonais car j’étais japonais. L’employé gouvernemental l’ayant d’ailleurs obligeamment écrit sur mon passeport français…
Finalement, le temps s’est écoulé et à la naissance de mon fils, je suis allé à la mairie de St-Denis pour lui faire un passeport et une carte d’identité. Présentant les pièces justificatives à l’employée de la mairie dont par mégarde, ma carte d’identité périmée, elle me demanda si je souhaitais faire la demande d’une nouvelle par la même occasion. Méfiant, je lui demandais quels justificatifs je devrais fournir. Elle me répondit: “Rien, simplement votre ancienne carte.”...
Que s’est-il passé entre Paris et St-Denis?
2014, une dizaine d’années plus tard, j’ai du faire refaire mes passeports. Ayant rempli toutes les formalités correctement, et attendant un message avant de pouvoir aller récupérer mon passeport français, je reçois par courrier quelques semaines plus tard m’indiquant que mes photos fournies vérifiées et découpées par l’employée de la mairie n’étaient pas conformes et que je devais en fournir d’autres. Malgré la bienveillance des employés municipaux, plusieurs mois se sont écoulés avant que je ne puisse récupérer mon nouveau passeport.
A l’ambassade du Japon, lors du dépôt de mon dossier, l’employée de l’ambassade m’indique tout simplement que je pourrais récupérer mon document une semaine plus tard. Le lendemain, je reçois un appel sur mon téléphone portable d’une personne embarrassée qui souhaite vérifier la façon dont s’épelle mon nom en alphabet latin. En effet, j’avais omis une lettre sur le formulaire de l’ambassade. Pour terminer l’échange, la personne m’indique que mon passeport sera bien prêt à la date prévue et que je pourrai venir le récupérer la semaine suivante.
Malheureusement, je ne pourrai m’y rendre que dans dix jours.
Enfin, c’est avec une pointe de désenchantement que j’ai regardé la météo bretonne pour ce week-end, et que j’ai constaté que la température y chute brusquement de 5°C vendredi, le jour de mon arrivée pour le stage avec Tanguy.
Malgré tout ce que l’on peut dire sur l’hospitalité légendaire la Bretagne et des bretons, l’accueil y est parfois glacial...