Raide, souple, rapide ou lent
Publié le 15 Septembre 2013
J’ai il n’y a pas si longtemps parlé de la difficulté d'enseigner. Ces réflexions me sont venues suite à un message reçu d’un pratiquant ayant assisté au stage de rentrée à Herblay. J’avais été imprécis dans mon choix des mots et toute la mesure nécessaire lors des explications à donner m’est encore une fois apparue fondamentale. Je ne pouvais donc faire autrement que rechercher le mot juste. Voici la réponse que je lui ai envoyé:
"Je suis navré d’avoir été imprécis, lorsque j’ai employé le terme rapide dans mes indications lors du stage: “(...) on distingue les raides lents, les raides rapides, les souples lents et les souples rapides.”, j’aurais dû en réalité, employer le terme sensible. Car la réelle difficulté est bien celle-ci et non pas un critère physiologique comme grand, petit, raide, souple, lent, rapide, faible ou fort: un Uke au corps sensible, qu’il soit souple ou raide, bougera selon des informations très ténues et sera difficilement contrôlable alors qu’un Uke au corps peu sensible ne pourra pas déceler les informations utiles lui permettant de bouger pour s’échapper et sera contrôlé facilement.
Un adversaire sensible est ce que j’estime de plus difficile à gérer. La seule façon de pouvoir contrôler l’équilibre d’un tel adversaire étant de développer une sensibilité plus aiguisée que la sienne.
Peu importe la personne avec laquelle on travaille, ce qui compte, c’est le niveau de sensibilité, pas le physique. L’habileté à sentir et à saisir l’équilibre du partenaire est donc essentielle. Ainsi, la technique se modifiera d’elle-même dans sa forme extérieure pour s’adapter au type de personne et ce, sans varier le principe technique que l’on aura choisi d’employer. Par conséquent, les trajectoires suivies par deux Uke projetés par la même personne exécutant Kote Gaeshi seront différentes alors que le principe technique employé aura été le même.
Au plaisir de pouvoir t'aider de vive voix, si l'occasion se présente à nouveau.”
Les aptitudes physiques ne sont plus décisives dès lors que l’on cesse d’y avoir recours.
Ne plus en faire usage c’est cesser d’en être prisonnier. Une cage dorée si l’on est bien doté, un enfer si on en est privé. Mais une illusion dans tous les cas.
Il n’y a besoin ni d’être jeune, souple ou en bonne santé pour développer sa sensibilité, son relâchement et surtout prendre plaisir à progresser. Car contrairement aux capacités physiques, il n’y a aucune limite à la progression à la fois dans le relâchement et dans le développement de la sensibilité. Ce qui compte, c’est l’envie d’apprendre.
Illusion...
Envie d'apprendre!