Retour de Toulouse
Publié le 29 Mai 2012
J’ai pu profiter des ponts de Mai pour passer quelques jours en famille dans les environs de Toulouse et ce qui ne m’était pas arrivé depuis longtemps, de faire quelques visites. Deux endroits très différents : la cité de Cordes-sur-Ciel et l’Abbaye de Villelongue.
Je n’ai de photos d’aucun de ces endroits à montrer ici. J’ai bien tenté de prendre quelques images misérables des endroits magnifiques que je viens de mentionner avec mon téléphone, mais à la fois mal équipé et mal habile, j’ai très vite cessé de m’agiter.
Et aussi parce que je n’ai trouvé aucune image ou vidéo sur internet qui puisse retransmettre de près ou de loin les impressions que j’ai eues en visitant ces endroits.
A de rares exceptions près, j’ai toujours été un mauvais photographe. Peut-être par manque de dispositions mais surtout par manque d’intérêt. J’avais toujours eu le sentiment que rien ne saurait vraiment retransmettre ni l’essence, ni ce qui se dégage des lieux et des instants vécus, l’expérience directe. Alors je prenais et je prends toujours soin de m’imprégner le plus profondément possible des lieux que je visite.
J’avais pourtant eu la chance de côtoyer des photographes amateurs et professionnels: Sébastien Chaventon, Frédéric Carnet, Pierre Sivisay, Hélène Rasse, Olivier Wack et bien sûr, mon beau-père.
Et même si d’une certaine façon, je n’ai pas changé d’avis, grâce à eux, j’ai compris qu’une photographie pouvait être quelque chose de différent d’un modèle réduit et pâle de la réalité. D’abord, la réalité est vécue différemment selon les individus. Ensuite, le talent permet de saisir non seulement l’image désirée, mais peut aussi saisir le cœur, la nature des choses.
Alors moi qui ne suis ni photographe ni écrivain, je serai bien en peine de vous décrire ces lieux qui ont tous deux plus de huit siècles d’histoire. Je vais tenter de vous transmettre quelques impressions de ces endroits qui m’ont particulièrement plu.
L’abbaye de Villelongue, une vallée touffue et humide, un cloître, un autel à ciel ouvert, une promenade à l’ombre d’une fontaine invisible, une tour, une rosace disparue, un escalier qui subsiste, la nature qui reprend ses droits sur la pierre et des relents de chants qui résonnent.
Cordes sur Ciel, cité de pierre, escarpée, fortifiée, rues pavées enserrées de bâtiments de pierre, la pente est tellement forte qu’on ne voit le ciel qu’en se retournant, il ne manque que les lourds montants de bois et les herses aux gonds massifs et vides des portes des cinq murailles qui accueillent la montée déjà abrupte, le sommet arrive presque par surprise pendant l’escalade dont on ne voyait pas la fin, et avec étonnement, le vent souffle et fait oublier le soleil écrasant. Avec une vue magnifique sur la vallée alentours, on se souvient pourquoi la ville n’a jamais été prise et à l’ombre des jardins, on imagine, à l’aube, la vallée couverte d’une mer de brume et la cité qui en émerge, solitaire.