Yashima, embu et regard d’un maître
Publié le 22 Juin 2018
Yashima
Culture, arts, santé, voyage, histoire, calligraphie, spiritualité, entretiens et rencontres avec des maîtres, ce que je cite ici dans le désordre, voilà ce qui sera présenté dans Yashima, nouveau magazine trimestriel sur le thème global du Japon et des arts martiaux en particulier.
Je participerai au magazine en allant à la rencontre de chefs japonais ou inspirés par la cuisine japonaise et tenter de partager leur expérience, celle d’une vie entière consacrée à leur art.
Pourquoi vais-je m’occuper d’une rubrique culinaire?
D’abord, parce que je suis gourmand et qu’il ne s’agira pas de faire une critique gastronomique.
Aimer le foot n’a jamais fait de vous un grand joueur capable d’avoir des avis éclairés sur les finesses du jeu et c’est aussi mon cas, je ne suis pas cuisinier. Mais c’est à la rencontre de maîtres que j’irai, à la recherche de la vision transversale qu’un expert ayant dédié sa vie à une voie peut avoir de sa discipline.
Aussi, avant d’être enseignant professionnel d’Aïkido, j’ai travaillé pendant 10 ans dans la restauration. J’aurai ainsi une approche un peu plus éclairée, soutenue par l’expérience directe même limitée que j’ai pu acquérir durant ces années.
En quoi cela peut-il intéresser des pratiquants d’arts martiaux?
Il y a encore quelques années, j’étais encore incapable d’apprécier ou de voir les démonstrations d’autres écoles. Trop ceci, pas assez cela, tout ce qui ne correspondait pas à ma recherche personnelle ou qui ne soit pas issu de la pratique de mes maîtres ne trouvait aucune valeur à mes yeux.
Aujourd’hui, je n’ai plus la vision d’un adolescent empli de certitudes ayant besoin de justifier ses choix par l’exclusion de ceux des autres.
Bien sûr, j’apprécie de voir le travail sincère fourni par chacun des instructeurs, experts et assistants.
Mais un oeil aiguisé peut aussi voir à travers le niveau d’exécution ou le nombre de générations séparant l’élève du maître, l’essence d’une école et les principes qui la sous-tendent et c’est ce qui est encore le plus précieux à mes yeux.
Je suis maintenant capable de voir au delà de mes propres aspirations et je prends beaucoup de plaisir à observer le travail des autres pratiquants, de tous les pratiquants et de toutes les écoles, à la NAMT ou ailleurs.
Mieux encore, j’apprends beaucoup d’eux car leur différence nourrit ma réflexion.
Et c’est aussi valable en dehors du monde martial.
Même si je ne suis pas musicien, je n’ai jamais autant appris sur l’enseignement qu’en suivant les cours de musique de mes enfants.
Une posture entraperçue d’un expert de danse, de yoga, a suffit pour m’éclairer plusieurs fois sur des corrections à effectuer dans mes mouvements.
Mais plus important encore lorsque l’on rencontre un maître, c’est de pouvoir s’inspirer de son attitude dans la vie en tant qu’être humain pour construire sa propre voie.