Nelson Mandela
Publié le 28 Octobre 2012
Avant de devenir un papa respectable, je pouvais lire tranquillement à la fois dans la journée, le soir et surtout durant les innombrables trajets vers le dojo, confortablement assis dans le train. Mes lectures du jour comme du soir se sont ensuite évanouies, celle du train, transformées en sommeil volé.
Avec le temps et l’expérience, j’ai pu retrouver ce plaisir personnel et au bout de 10 mois, j’ai enfin pu terminer la lecture d’un livre qui m’avait été offert Noël dernier, “Conversations avec moi-même” de Nelson Mandela. Les mots de Nelson Mandela se suffisent à eux même alors voici tout simplement la première et la dernière page de ce livre:
(…) "La cellule est l’endroit parfait pour apprendre à se connaître et pour étudier en permanence et dans le détail le fonctionnement de son esprit et de ses émotions. Les individus que nous sommes ont tendance à juger leur réussite à l’aune de critères extérieurs, tels que la position sociale, l’influence, la popularité, la richesse ou le niveau d’éducation. Ce sont bien sûr des notions importantes pour mesurer sa réussite - et on comprend que beaucoup tentent d’obtenir le meilleur d’eux mêmes sur ces points. Mais d’autres critères intérieurs sont peut-être plus importants pour juger de l’accomplissement d’un homme ou d’une femme. L’honnêteté, la sincérité, la simplicité, l’humilité, la générosité, l’absence de vanité, la capacité à servir les autres – qualités à la portée de toutes les âmes – sont les véritables fondations de notre vie spirituelle. Mais cette réussite-là n’est pas accessible sans un travail d’introspection véritable et une connaissance de ses forces et de ses faiblesses.La détention a au moins le mérite d’offrir une bonne occasion pour travailler sur sa propre conduite, corriger le mauvais et développer le bon que l’on porte tous en soi. La pratique régulière de la méditation, disons un quart d’heure chaque jour avant de se coucher, peut y être très utile. Il est possible que dans un premier temps que tu aies du mal à identifier les éléments négatifs de ta vie, mais tu seras récompensée si tu en fais l’effort régulier. N’oublie pas qu’un saint est un pêcheur qui cherche à s’améliorer.".
(…) "Dans ma jeunesse, j’ai combiné la faiblesse à l’absence de discernement d’un garçon de la campagne. Mes points de vue et mon expérience étaient surtout influencés par les évènements qui se déroulaient dans la région où j’ai grandi et dans les établissements où j’ai étudié. Je m’appuyais sur l’arrogance pour dissimuler mes lacunes. Adulte, mes camarades m’ont sorti de l’obscurité, ainsi que d’autres prisonniers, hormis quelques exceptions notables, pour faire de moi un épouvantail ou une énigme, bien que mon aura de prisonnier purgeant une peine parmi les plus longues au monde ne se soit jamais totalement évanouie.
L’un des problèmes qui m’inquiétait profondément en prison concernait la fausse image que j’avais sans le vouloir projetée dans le monde ; on me considérait comme un saint. Je ne l’ai jamais été, même si l’on se réfère à la définition terre à terre selon laquelle un saint est un pécheur qui essaie de s’améliorer.".