Quelques mots éparpillés de Nelson Mandela
Publié le 6 Décembre 2013
Quelques mots éparpillés de Nelson Mandela, des mots d’un homme pour lequel l’action politique ne se bornait pas à une lutte de pouvoir mais était une question de vie ou de mort qu’aucune maxime ne serait en mesure de décrire.
“(…) Un homme dont la maison était habitée par de mauvais esprits. L’homme tente de les chasser, en vain. Puis il décide de quitter son kraal (campement rural composé de huttes et de cabanes), il met toutes ses affaires sur un chariot et part s’installer ailleurs. En chemin, il croise un ami qui lui demande : « Où vas-tu ? ». Avant qu’il puisse répondre, une voix se fait entendre dans le chariot : « Nous partons, nous quittons le kraal. ». C’est l’un des mauvais esprits. Il croit les laisser derrière lui; en fait, il les emporte avec lui. Et d’après le directeur, la morale était : « Ne fuyez pas les problèmes ; affrontez-les ! Parce que si vous n’y faites pas face, ils ne seront jamais réglés. Affrontez les problèmes quand ils arrivent ; faites preuve de courage. ».
(…) Certains aiment donner l’impression qu’ils sont militants, et en conséquence ils n’affrontent pas les problèmes, surtout quand c’est le genre de décision qui vous rend impopulaire. Pour connaître le succès en politique, il faut amener les gens à partager avec confiance vos opinions, et donc il faut s’exprimer très clairement, très poliment, très calmement, mais avec une honnêteté totale.
Seuls les hommes politiques qui gardent les bras croisés sont à l’abri des erreurs. Les erreurs sont inhérentes à l’action politique. Celui qui est au centre d’une lutte politique, qui doit répondre à des problèmes pratiques pressants sans avoir le temps de la réflexion et alors qu’aucun précédent ne peut le guider, celui-là est amené à faire de nombreuses erreurs. Mais avec le temps, et pour peu qu’il soit souple d’esprit et disposé à examiner son travail avec un œil critique, il finit par acquérir l’expérience nécessaire, par devenir assez prévoyant pour éviter les embûches ordinaires et maintenir le cap dans le tumulte des évènements.
(…) J’ai fini par réaliser que je n’avais pas le droit de juger quelqu’un en fonction de mes propres coutumes, aussi fier qu’elles me rendent, et que le fait de mépriser les autres parce qu’ils n’observent pas des coutumes particulières est une forme dangereuse de chauvinisme. Je me sens tenu de traiter avec respect mes coutumes et traditions, tant que celles-ci nous rassemblent et qu’elles n’entrent pas en conflit avec les objectifs de la lutte contre l’oppression raciale. Mais jamais je n’imposerai mes propres coutumes aux autres, de même que je ne me conformerai pas à une pratique qui offenserait mes camarades, surtout maintenant que la liberté a un prix aussi élevé.
En ce qui me concerne, je n’ai jamais regretté mon engagement dans la lutte, et j’ai toujours été prêt à affronter les épreuves qui m’ont touchées personnellement. Mais ma famille a payé mon engagement d’un prix terrible, peut-être trop élevé.(...) Au début, je n’ai pas choisi de placer mon peuple au-dessus de ma famille, mais en essayant de servir mon peuple, j’ai découvert que je ne pouvais plus remplir mes obligations de fils, de frère, de père, de mari".”
“La mort est inévitable. Quand un homme a fait ce qu’il considérait être son devoir envers son peuple et son pays, il peut reposer en paix. Je crois avoir fait cet effort, c’est pour cela que je dormirai pour l’éternité.”
Nelson Mandela - 1996