Mon premier stage avec Tamura Sensei
Publié le 5 Juillet 2013
Je me rappelle très bien de mon premier stage avec Maître Tamura. C’était à Paris, le 1er février 1997. Évidemment, je ne me souvenais ni du lieu, ni de la date, avant de vérifier sur mon passeport FFAB.
D’ailleurs, il m’est souvent arrivé par la suite d’être qualifié de mercenaire, ne sachant pratiquement jamais où les stages de Maître Tamura auraient lieu, dormant dans la voiture et me réveillant dans un endroit inconnu juste avant de monter sur le tatami. Je ne manquais jamais non plus de dormir pendant le trajet retour mais cela dit, je n’ai pas le souvenir d’avoir jamais été payé pour participer à un de ces stages. Peut-être recevait-on un chèque si l’on tenait compagnie au conducteur.
Ce jour-là, je portais un karategi blanc, j’avais les cheveux longs jusqu’au milieu du dos, à peu près six mois d’Aïkido et un drapeau japonais cousu sur la manche. C’était mon premier stage et j'ai été frappé par sa pratique qui n'avait rien de commun avec ce que j'avais pu voir jusque ici. Je ne me souviens pas d’un seul des mouvements que nous avons travaillé cet après-midi-là, mais au milieu du cours, l’unique point rouge qui s’agitait parmi les deux ou trois cents participants a du attirer son regard. Je pratiquais avec Léo et après l’avoir corrigé, Sensei a regardé le drapeau, m’a saisi, et avec l’oeil pétillant me demanda: ”Alors, tu es japonais?”. Déjà surpris qu’il vienne nous corriger parmi tant d’autres et un peu gêné de m’être fait remarquer, je lui ai répondu: “Oui, mon père est japonais.”. Comme si cela avait une quelconque importance.
A la réflexion, cela en avait peut-être une puisque j’arborais ce fichu drapeau sur ma veste et peut-être aussi que de voir de jeunes compatriotes pleins d’énergie étudiant les arts martiaux à l’autre bout du monde lui a rappelé quelques souvenirs.
Etre japonais m’a rarement été utile, mais cela a néanmoins attiré l’attention de Maître Tamura ce jour-là et peut-être quelques fois, a-t-il eu l’indulgence de tenter de nous expliquer plus que nous ne l’aurions mérité, ce que nous n’avions toujours pas compris.
Peu après, je me suis débarrassé du drapeau et coupé les cheveux, lassé de me faire marcher dessus par des camarades peu attentifs…